Le rêve américain

En 2004, Siegfried a eu la chance de s’offrir une première incursion sur le sol américain. « J'ai passé deux semaines à San Francisco pour mon travail, en profitant des week-ends pour explorer les alentours. J’ai été séduit et je me suis promis d’y retourner un jour. » Nos filles sont aujourd’hui plus grandes et nous adorons voyager ensemble. Mais ce n’est qu’en 2018 que nous avons envisagé de repartir pour les USA - un rêve que nous caressions depuis longtemps. Nous avons visité les hauts lieux du sud-ouest, comme San Francisco, la Vallée de la Mort, Las Vegas et le parc national de Yosemite. Le voyage organisé que nous avions choisi offrait un bel équilibre entre villes et nature, et nous a donné envie de planifier une nouvelle escapade en 2020. Hélas, le Covid est passé par là et a gelé nos projets jusqu’en 2023. »

« Un projet qui se précise »

Même s'il est impossible de tout maîtriser sur place, Siegfried recommande de s'y prendre bien à l'avance, surtout si vous partez aux États-Unis. « Nous avons commencé à planifier notre périple huit à neuf mois avant le départ. Après avoir défini les étapes dans les grandes lignes, nous avons réservé les vols et les hôtels. Certains affichaient déjà complets, même si nous nous y étions pris tôt ! Vous bénéficiez aussi, souvent, de tarifs plus avantageux si vous ne réservez pas à la dernière minute. En fonction du temps que nous comptions passer à chaque endroit, nous avons préparé notre road book, avec les détails de notre voyage. J’utilise aussi des outils en ligne, comme fotospot.com, 500px et shothotspot.com pour repérer les meilleurs endroits à visiter. »

Un voyage haut en contrastes

Siegfried nous montre la carte qui retrace son parcours. « Nous avons tout de suite quitté Los Angeles pour rejoindre Santa Barbara, à 200 km de là. Passer la nuit à proximité de l’aéroport de Los Angeles ne nous semblait pas idéal... Nous sommes ensuite passés par Carmel-by-the-Sea, Monterey, Santa Cruz et Solvang, une ancienne colonie danoise, avant de nous enfoncer à l’intérieur des terres pour visiter le parc national de Yosemite. Le SUV que nous avions loué devait nous permettre d’emprunter facilement les routes non asphaltées. Nous avions prévu de rejoindre Mammoth Lakes en passant par un col, mais trois mètres de neige nous ont imposé un détour de 500 km, ce qui nous a fait prendre pas mal de retard. Nous avons fini par arriver à Mammoth Lakes, un domaine skiable à l’ouest du Yosemite. C’est étrange de voir les gens skier en plein été... D’autant qu’après, nous avons mis le cap sur la Vallée de la Mort, où le thermomètre affiche facilement 48 degrés. Quel contraste ! Nous avons visité Darwin, une ville fantôme qui ne compte plus qu’une poignée d’habitants, avant de rouler jusqu’à Las Vegas, la ville de toutes les démesures. Notre hôtel était situé sur le Strip, une expérience unique. La dernière attraction de Las Vegas s’appelle la Sphère ; c’est une immense salle de spectacle sphérique qui, à l’extérieur, forme un écran LED géant. Quand nous y avons séjourné, la sphère représentait un ballon de basket.

Trois jours plus tard, nous quittions l’agitation de Las Vegas et reprenions la route, direction les canyons et les parcs nationaux. Nous avons successivement visité Bryce Canyon, une formation rocheuse d’une incroyable beauté et particulièrement photogénique, le parc national des Arches, aux arches de roches rouges, (mieux vaut réserver bien à l'avance votre créneau horaire pour éviter la foule), puis Monument Valley, aux impressionnants pitons rocheux, qui a servi de décor à de nombreux films, dont Forrest Gump. Nous avons terminé par Lake Powell, un immense lac artificiel, et Antelope Canyon, mon site préféré. Vous déambulez entre des parois rocheuses d’une incroyable couleur rouge, où le soleil pénètre à peine. Quand la lumière réussit à s’infiltrer dans les interstices, le spectacle est féérique. Une fois encore, planifiez le jour de votre visite bien à l'avance pour réserver au plus tôt. Vous n’êtes autorisé à emporter un grand appareil qu’en réservant le parcours photo. Nous ne l’avions pas fait et j’ai dû me contenter d’un appareil compact.

Après Antelope Canyon, nous avons emprunté une partie de la Route 66 pour rejoindre Palm Springs, en passant par le Grand Canyon. J’avais prévu de photographier les célèbres ‘classic cars’ mais il est apparu, juste avant notre arrivée, qu’il faisait trop chaud pour conduire ces ancêtres, qui étaient toutes bien à l’abri dans leur garage. J’ai pu, heureusement, immortaliser les portes colorées des bungalows du milieu du siècle, en utilisant un zoom de 200 mm pour photographier à distance. Nous avons repris la direction de Los Angeles, via Salton Sea et San Diego, pour un dernier arrêt à Hollywood. »

Qu’emporter dans cette aventure ?

Nous avons bien sûr demandé à Siegfried ce qu'il avait emporté dans ses bagages. « Il faut que le matériel soit de qualité, mais sans peser des tonnes. J’ai emporté un appareil photo système avec un objectif de 70-200 mm, un appareil compact plein format avec un objectif de 28 mm, un GorillaPod, un petit trépied et mon PC pour les back-ups. Le smartphone reste un accessoire pratique pour les photos. La plupart disposent de la fonction de géolocalisation pour les photos, ce qui permet par la suite de situer les lieux avec précision. J'ai aussi utilisé un traceur GPS pour retracer notre itinéraire. J’ai pris près de 7000 photos ; autant dire qu’on s’y perd vite et qu’on oublie où et quand elles ont été prises. J’ai téléchargé les photos de mon GSM dans CEWE myPhotos. Grâce à la fonction carte de l’appli, je disposais d’une vue précise de notre itinéraire, que j’ai d’ailleurs utilisé pour mon livre photo. »

Un livre photo pour revivre l’aventure

Siegfried ne commence ses livres photo qu’au retour de ses voyages, après une première étape indispensable : le tri. « Je conseille de ne pas multiplier les photos d’un même endroit. Plus les photos sont variées, plus le livre est intéressant. Je privilégie en général le format A4 Panorama, sur papier photo mat Premium. Grâce à la reliure à plat, je peux utiliser deux pages contigües pour mes photos panoramiques. J'aime la sobriété des couvertures noires, où j’indique le nom du pays visité, avec un effet relief et le drapeau national. Je préfère que l’espace autour des photos reste blanc, et je n’utilise quasiment aucun clipart. J'ajoute tout au plus, çà et là, quelques lignes, quelques formes, ou un commentaire que je juge pertinent. J’ai compilé tous les souvenirs de notre voyage dans trois livres photo. Du fait que mes livres photo respectent tous une même esthétique, ma collection est très cohérente.